ParaNorman - Etats-Unis - 2012
Genre
: Animation
Réalisateur
: Chris Butler et Sam Fell
Acteurs
: (Voix VO) Kodi Smit-MacPhee, Anna Kendrick, Leslie Mann, John
Goodman...
Musique
: Jon Brion
Durée
: 105 minutes
Distributeur
: Universal Pictures International France
Date
de sortie : 22 août 2012
Un petit garçon solitaire a le don de parler aux morts. Celui-ci va devoir sauver sa ville d'une invasion de morts-vivants.
En
ces temps où les films d'animation sont souvent consensuels, il est
plutôt rafraîchissant de voir un petit film respectueux du genre qu'il investit et, qui plus est, ne prend pas
les spectateurs pour des cruches. L'étrange
pouvoir de Norman bénéficie
du savoir faire de Laika,
petite firme géographiquement et artistiquement éloignée du tout
venant Hollywoodien. Celle-ci faisait brillamment ses preuves il
y a trois ans avec Coraline,
petit bijou d'animation réalisé par Henry Selick (L'étrange
Noël de Monsieur Jack).
Cette carte de visite aura mis la puce à l'oreille d'Universal
Pictures, qui donnera l'avale au studio pour mettre en chantier ce
film rendant hommage au cinéma de genre que l'on aime.
Le
début est à ce titre très éloquent puisque le jeune garçon
regarde un film d'horreur usant des codes du film Grindhouse, à
savoir une pellicule vieillie, des acteurs qui jouent mal, une perche
qui rentre dans le champs de la caméra, etc... Cette scène
contribue à introduire l'univers de Norman de manière ludique et
encore peu vue jusque là dans le monde de l'animation. On pense,
certes par la suite, aux précédentes réalisations d'Henry Selick
et de Tim Burton ; mais le film est suffisamment original dans
sa conception, dans ses rebondissements et dans sa
profusion de détails qu'il se démarque aisément des ses grands
frères.
Le
ton du film joue constamment sur le mouvement et la folie des
situations, mais les réalisateurs savent aussi relâcher la pression
par l'intermédiaire de scènes au rythme parfois très étrange,
parfois en rupture totale avec la frénésie des séquences
précédentes. Ils prennent ainsi le temps d'exposer comme il se doit
les personnages, leurs motivations et l'animation les rend tout aussi
vivants, sinon plus que n'importe laquelle des productions Dreamworks
ou autres grosses firmes. Le film s'en démarque aussi par son sujet
et son ambiance. Même si l'humour est omniprésent mais jamais
gratuit, l'univers abordé verse essentiellement dans le macabre
puisqu'il est ici question de zombies, de sorcières et de fantômes.
De plus, certaines scènes renvoient directement aux grandes heures
du slashers des années 80 (la sonnerie du portable de Norman, le
masque de hockey...) et aux films de mort-vivants de Romero,
références difficilement assimilables pour des mioches sevrés
à Madagascar et
autres.
Fluide,
ample, dynamique, doté d'une direction artistique à tomber et d'un
sens du détail hallucinant, L'étrange
pouvoir de Norman est
un film fait par des fans pour les fans mais reste malgré
tout accessible. La firme prouve que l'on peut repousser les
limites techniques et artistiques (les visages des personnages
sont incroyablement expressifs, l'éclairage, fait de
couleurs très vives, est vraiment bluffant) tout en restant
infiniment intègre et respectueux du genre. A l'heure où le cinéma
d'animation est on ne peut plus formaté et insipide, L'étrange
pouvoir de Norman fait office de magnifique exception.




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