vendredi 22 juin 2012

The Raid



États-Unis / Indonésie - 2012


Genre : Action
Réalisateur : Gareth Evans
Acteurs : Iko Uwais, Joe Taslim, Donny Alamsyah, Yayan Ruhian, Pierre Gruno, Ray Sahetapy
Musique : Aria Prayogi, Joseph Trapanese , Fajar Yuskemal
Durée : 101 minutes
Distributeur : SND
Date de sortie : 20 juin 2012








Indonésie : Une unité d'élite doit investir un immeuble infesté de narcotrafiquants afin d'arrêter leur chef. Le carnage peut commencer !

Dire qu'on attendait The Raid avec impatience relève carrément de l'euphémisme. En effet, le film se traîne une réputation prestigieuse et certains n'hésitent pas à le qualifier de chef-d’œuvre du genre. D'autant plus que le cinéma d'action asiatique fait actuellement preuve d'une très belle vitalité. Huit ans après Ong Bak, film impressionnant de par ses chorégraphies suicidaires mais relevant plus de la bande démo que d'un véritable film de cinéma, voici The Raid !



Verdict : Le film est fatalement moins bon qu'on le dit (cet avis n'engage que moi bien entendu). Quand un film crée à ce point le buzz, on est rarement à l’abri d'une déception (remember Prometheus). Non pas que le film soit mauvais loin de là. D'ailleurs la mise en scène se révèle vraiment efficace et dynamique. Gareth Evans, un gallois exilé en Indonésie, réussit l'exploit de rendre extrêmement lisible des combats ultra-violents et inventifs (à vrai dire c'est le minimum syndicale, non ?). Il ne cède pas non plus aux sirènes de la shakycam, facilité technique qui permet de masquer l'indigence de la mise en scène quand il s'agit d'action. Le montage est précis et on s'y retrouve toujours dans l'espace. Sur ces points, difficile d'être plus objectif.




Cependant, là où le bas blesse, c'est le rythme en dent de scie du long métrage. C'est peut-être là sa plus grande faiblesse. On était endroit d'attendre de l'action non-stop, à s'en prendre plein la gueule pendant 90 minutes et à reprendre son souffle qu'à la fin du film. Mais ce n'est malheureusement pas le cas. The Raid n'en reste pas moins un bon film doté d'une mise en scène virtuose même hors-combats. Certaines scènes relèvent même de l'angoisse pure lorsque le SWAT se fait piéger dans l'immeuble et se fait dézinguer au shotgun et à la mitraillette par des tireurs embusqués un étage au-dessus d'eux. Le réalisateur ne cache pas ses influences puisqu'il cite des films tels que RECAssautPiège de cristal et autres grands films de genre. Que les choses soit bien claires : la déception est inévitable sur certains points, mais il faut tout de même soutenir ce genre de film. D'autant plus que le film d' Evans a été réalisé pour 1 millions d'euros (une bouchée de pain) et a l'air d'en avoir coûté plus. Ceci est à mettre sur le compte d'une ambition débordante et d'un amour du genre infaillible. The Raid est, certes inégal, mais voir un film aussi violent, ultra vénère, gore et jusqu'au boutiste au cinoche, ça fait du bien par où ça passe !

jeudi 7 juin 2012

Dead Season


États-Unis - 2012


Réalisé par : Adam Deyoe
Scénario de : Adam Deyoe et Joshua Klausner
Acteurs : James C. Burns, Scott Peat, Marissa Merrill, Corsica Wilson, Marc L. Fusco...
Musique : Louis Chalif
Durée : 85 minutes
Distributeur : Emylia

Date de sortie : 5 juin 2012







C'est le chaos. Le monde entier est ravagé par une épidémie transformant les humains en zombies assoiffés de sang. Un homme, Elvis, tente de rallier une île à priori sécurisée, avec l'aide d'une jeune femme, Twiter, et d'un enfant. Bien des dangers les attendent...

En guise de préambule à cette critique, je n'ai qu'une chose à dire : y en a raz le fion des films de zombies ! C'est vrai quoi ! On ne compte plus les longs métrages abordant le thème zombiesque depuis la nouvelle vague du genre datant maintenant de près d'une décennie. Georges Romero, cinéaste fondateur du genre avec son tout premier film, La nuit des morts-vivants, aura fédéré bon nombre de fans à travers le monde rien qu'avec sa trilogie culte. Tombé dans l'oublie depuis un certain temps, le zombie est redevenu au goût du jour. Ces dernières années, beaucoup de films sur le thème on été réalisés. Et ce jusqu'à l'overdose. On a aussi eu récemment le droit à deux séries emblématiques du genre, Dead Set et The walking Dead (dont nous avons parlé une ou deux fois dans nos émissions radiophoniques). Qui dit réémergence d'un genre, dit nouvelle école : celle du zombie sprinter. Sur ce point, les deux séries synthétisent à elle seules deux concepts : celui du zombie qui court avec Dead Set et celui plus classique du zombie titubant avec The Walking Dead, déjà un peu plus proche de la mythologie romerienne. Le film chroniqué en ces lignes mélange les deux écoles. Cela en fait-il un bon film pour autant ?
Hélas, non. Dead Season est une catastrophe. Pourquoi faire un film de zombie, qui plus est mal branlé ? S'il y avait un minimum d'inspiration et de compétence, pourquoi pas ? Mais là il n'y a rien de tout ça ! Le film démarre sur les chapeaux de roue. Le réal ne prend pas le temps d'exposer correctement ses personnages et les enjeux du récit. Tout va trop vite. Les enchaînements entre chaque scène sont à la limite du lisible. Des personnages clés meurent et on s'en fout royalement. Le scénario dans sa globalité multiplie les incohérences et se permet même de pomper des scènes de L'armée des morts pour le côté maritime, Day of the Dead pour le côté expérience sur des cadavres et même L'enfer des zombies pour le côté insulaire. L'angle de l'hommage plus ou moins discret ne suffit pas à masquer l'extrême indigence du long métrage. La mise en scène est à la ramasse. Les scènes d'actions sont brouillonnes et illisibles. On ne sait pas qui flingue qui. Les effets spéciaux sont très approximatifs et mal filmés. Les acteurs sont pour la plupart mauvais comme des cochons. Le tout fait vraiment cheap, amateur, limite Z. Le réalisateur ne réussit même pas à transcender un budget que l'on devine proche de zéro, là où des cinéastes de la trempe de Peter Jackson et de Sam Raimi parvenaient à faire des merveilles avec trois fois rien (remember Bad Taste et Evil Dead).

Bref, vous l'aurez compris : Dead Season est une grosse arnaque, un foirage dans les grandes largeurs. On était pas forcément en droit d'attendre un chef d'œuvre, mais au moins un film sympathique. Au lieu de ça, nous avons un nanard antipathique. Pour finir, je ne saurais trop vous conseiller Poultrygeist, night of the chicken dead de la Troma team et Plaga zombie zona mutante, deux pantalonnades gores, inventives et généreuses. Tout l'inverse de ce film triste et mal foutu...

Bonus : Making of, scènes supprimées, bêtisier et bandes-annonces de l'éditeur.
Le film est également disponible en Blu-ray.