Réalisateur : Jesus Franco
Acteurs : Avec Maria
Rohm, Klaus Kinski, James Darren, Margaret Lee…
Musique : Mike Hugg
Durée : 82 minutes
Distributeur : Artus Films
Date de sortie : 4 décembre 2012
Afin d'inaugurer sa collection Jess Franco, Artus Films met les petits plats dans les grands en nous proposant un de ses long métrages les plus intéressant esthétiquement parlant. Venus in furs a été tourné en anglais et produit par Harry Alan Towers d'après le roman de Sacher-Masoch, écrivain chantre du masochisme. Les trois autres films de la collection, on le verra par la suite, sont des productions françaises. Celui-ci est indéniablement le plus réussit des quatre.
Le film prend pour point de départ la découverte du corps sans vie d'une jeune femme sur la plage. Le cadavre en question est celui d'une fille ayant été violée, torturée et tuée par trois pervers. Un flashback nous montre le forfait en question auquel prend part bien malgré lui le héros musicien. Cette découverte macabre va peu à peu le faire sombrer dans la folie et il fantasmera même une liaison avec la défunte tandis que le fantôme de la jeune femme reviendra se venger de ses bourreaux.
Étrange, le film l'est à bien des égards. Inspiré d'une anecdote du célèbre jazzman Chet Baker, parlant des mondes imaginaires dans lesquels il entre lors de ses solos, Venus in furs décrit la lente descente aux enfers d'un musicien obsédé par un fantôme revanchard incarné par la magnifique et inquiétante Maria Rohm, qui jouera dans d'autres films de Franco. Avec très peu de dialogues, une musique omniprésente et une atmosphère anxiogène, Franco signe un film expérimental en diable usant de ralentis et d'effets de filtres en tout genre, un film Lynchien avant l'heure ne se livrant pas à la première vision. Cette oeuvre se vit comme une sorte de cauchemar éveillé. La mise en scène confirme cet état de fait. En effet, les apparitions de la fille assassinée se font la plupart du temps via le reflet des miroirs, ou du moins le découpage semble nous le faire croire. Ce qui amène à penser que celle-ci n'est qu'une projection de la culpabilité de ses tortionnaires. Culpabilité qui les amènera inévitablement à la mort.
Côté suppléments, Alain Petit, spécialiste de Franco, revient sur le choc qu'a été Venus in furs lors de sa découverte en salle en 1969 dans un entretien revenant sur la genèse du film. Un autre bonus propose des extraits du montage italien (intitulé Paroxismus), hélas de très mauvaise qualité.



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