Réalisateur : Abel Ferrara
Acteurs : Avec Willem Dafoe, Shanyn Leigh, Natasha Lyonne, Paul Hipp...
Musique : Francis Kuipers
Durée : 82 minutes
Distributeur : Capricci Pictures
Date de sortie : 19 décembre 2012
Cisco et Skye s'apprête à vivre leur dernier journée ensemble. Demain, à 4h44, le monde aura disparu.
Prophétie mayas oblige, 4h44 dernier jour sur terre arrive à point nommé. Après des films comme Armageddon, 2012 ou encore Melancholia plus récemment, le thème est on ne peut plus à la mode. La fin du monde s'avère donc est un sujet en or pour un réalisateur de cette trempe. Immense cinéaste à qui l'on doit des chefs-d'oeuvre tels que Nos funérailles, The king of New York et Bad lieutenant, Abel Ferrara décide de traiter son sujet de manière intimiste, à l'échelle d'un quartier chaud de la grosse pomme. L'ambiance est plutôt détendue malgré l'approche imminente de la catastrophe. Les gens semblent résignés, presque amorphes, ne réalisant presque pas ce qu'il va leur arriver. Cisco verra tout de même un homme se jeter d'un immeuble pour mettre fin à ses jours, mais au-delà de ça, presque tout le monde accepte son sort. Un présentateur de journal télévisé appliquera même la sentence à des millions de téléspectateurs de manière froide et presque détachée.
Ce détachement par rapport aux choses donne un aspect étrange au film et nous rappelle à juste titre que nous sommes bien dans un film de Ferrara. L'apocalypse se fait plus psychologique qu'autre chose. Le malaise et palpable. La mise en scène resserrée sur une poignée de protagonistes nous fait ressentir leur état d'esprit avant le moment fatidique. Il y a bien un pseudo discours écologique et religieux - en témoigne les nombreux stocks shots venant émailler l'univers mental de Cisco et Skye - mais celui-ci n'est jamais ostentatoire.
4h44 Dernier jour sur terre est un drame humain bouleversant sur des quidams auxquels on s'identifie instantanément. Le film ne verse pas pour autant dans le pathos et le nihilisme à outrance, ce qui pourrait être malheureusement le cas dans ce genre de production - mais on est chez Ferrara, ne l'oublions pas. Au final, la grande force du film réside dans le fait que le drame imminent est vécu essentiellement à travers les yeux d'un couple. Ce qui occasionne des scènes très crédibles comme les étreintes amoureuses entre les deux personnages, les adieux faits aux proches via la webcam, les scènes de danse... Bref des séquences solennels et poignantes pour un beau film qui donne autant à ressentir que réfléchir.































